De Villes
et d'Eau
Dès le premier âge de l'humanité, les eaux chaudes ont été recherchées par l'homme pour se soigner. Les premiers témoignages de l'Histoire Thermale, c'est-à-dire l'utilisation des eaux chaudes à usage médical, ont été datés de 3 000 ans avant J.C. aussi bien en France qu'en Italie, Grèce, Egypte... Chacune des stations thermales du réseau EHTTA a été consacrée par l'Histoire. Celtes, Gaulois, Romains ont goûté aux pouvoirs salutaires des eaux. Cependant, c'est avec l'occupation romaine que les constructions des "Thermes" se multiplient dans toute l’étendue de l’Empire romain. Après une longue période d'oubli pendant le Moyen âge, le thermalisme renaît de ses cendres au XVIe siècle. C'est en 1604, sous l'impulsion d'Henri IV, que fut inaugurée la première Charte des eaux minérales, tandis que la renommée de Spa s’étend vers l’Angleterre grâce à l’ouvrage de Gilbert Lymborth «Des fontaines acides de la forêt d’Ardenne et principalement de celles qui se trouvent à Spa », avec la venue, peu avant cette parution, du médecin d’Henry VIII et enfin avec le voyage de Charles II, un siècle plus tard. Au fil des siècles et des guerres, les stations thermales se modernisent pour accueillir les soldats qui viennent y soigner leurs blessures. Au XIXe siècle, avec l'avènement du chemin de fer, les villes d'eaux se multiplient et les spécialisations s'affirment. Leurs lieux d’accueil vont aujourd’hui des sites archéologiques aux hammams, des piscines thermales à ciel ouvert aux centres thermo-ludiques les plus modernes, des palaces marqués par l’Art Nouveau ou l’Art Déco aux créations architecturales audacieuses utilisant des matériaux nouveaux. Bernard Toulier écrit en 1994 : « Ces lieux de villégiature sont aujourd’hui des villes à forte identité patrimoniale. Elles sont conçues comme des cités idéales pour réparer les méfaits de la ville industrielle, guérir le corps malade et lui donner les bienfaits du confort et du bien-être. » Et il ajoute : « Cet héritage est un gage de leur modernité et sa transmission leur seule chance de survie.